FREE PARTY (SUJET COMMUN)

j'ai craché ma bière sur la connasse qui a dit que mon mom's jeans était nul.
elle y connait rien, la brûlée aux uv.
j'lui envoie mon verre vide à la gueule,
elle chiale,
moi j'rigole.
fuck off.
je retourne me prendre une bière et j'essaie d'trouver la magie.
elles sont où ces pilules ???

j'ai entendu de la musique et puis je me suis perdu. je vois pratiquement rien mais j'avance, porté par le rythme, comme sur un bateau tanguant. je vois des silhouettes qui se forment dans les trous de lumières, on dirait des fantômes. dans ma poche j'ai quelques petites pilules que je m'amuse à revendre deux fois le prix qu'elles m'ont coûté en vrai. c'est pas de la très bonne came apparemment, mais ça suffit à s'envoyer dans les étoiles. c'est ce qu'on m'a dit, parce que j'en ai jamais pris.

c'est acide ce soir.
la nuit durera toujours. il ricane en repensant à ce bout de papier. il rit parce que la nuit est éternelle ici. la nuit dure toujours. toujours quand les battements par minute s'accélèrent. toujours quand les lumières s'allument puis s'éteignent.
y'a cette fille qui fait la tapin. magnus rigole. il s'en fout des filles, ce soir c'est sa soirée.
techno industrielle. odeur désaffectée. magnus entre, se prend un nuage de fumée épaisse. il voit les corps. les courbes. les ombres. les bras et les mains qui apparaissent puis disparaissent. magnus se sent, enfin, bien. il ne sait pas ce qu'il fait ici, ni qui est ici. mais il se sent bien. il se baisse et sort de ses chaussettes cette fameuse herbe. celle de magnus est incroyable, apparemment. alors il cherche un endroit dans l'obscurité pour en rouler.

j'ai l'impression que les gens me regardent de haut mais c'est peut-être que je suis petit.
je n'ai pas envie de danser, de toute façon je ne sais pas danser, j'ai l'air ridicule, comme un pantin désarticulé. du coup je ne sais pas trop quoi faire, je reste là avec mes pilules dans la poche, les yeux dans le vide.
là-bas il y a un joli garçon aux cheveux de feu avec plein d'étoiles rousses sur le visage. je m'approche de lui car la fumée qui sort de sa bouche sent bon, très bon.

les kicks résonnent contre les murs précaires du hangar. entre ces murs, il y a magnus, et les autres.
magnus accélère ses mouvements mécaniques, il effrite, roule, lèche, colle. puis il attrape son briquet. volé ou trouvé, mais pas à lui. la flamme d'abord jaune, vire au orange, et illumine le visage tacheté de magnus. il inhale. puis exhale cette douce fumée blanche. elle entoure magnus, parsemant ses alentours d'une douce odeur d'herbes et d'épices. puis une silhouette s'approche, c'est un garçon. ou une fille. magnus ne sait pas vraiment. les lumières s'arrêtent quelques instants sur lui, ou elle. mais c'est un garçon, avec un visage à la fois si doux et si dur. magnus attend qu'il soit assez proche avant de lui balancer une bouffée à la gueule. c'est la seule chose que t'auras de moi ce soir, mon chou. magnus et son pseudo-humour grinçant. mais les basses sont tellement lourdes qu'il ne sait pas s'il s'est fait entendre.    

Darla sent la musique lui monter à la tête.Elle ne se souvient pas avoir pris quoi que ce soit, mais elle est déjà en transe.
Tout ces gens qui lui tournent autour, elle y comprend rien.
L'odeur enivrante des alcools et des pilules colorées la font sourire. Elle aimerait bien goûter mais elle est timide, elle ose pas; on sait jamais.
Y a des gens qu'elle connaît, mais surtout des gens qu'elle connaît pas, en fait. Elle se sent pas trop à l'aise, juste bien.
Elle est hors du temps qui passe quand même sans qu'elle se rende compte. Elle prend trop d'espace. Elle danse toute seule, la gosse, c'est triste. Elle bouge bien ses hanches pourtant, sur les ondes électronique qui vibrent jusque dans ses os bourrés de calcium.