somnabule. ft-robynne

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j'déambule. tout est noir pas un chat. le regard vide j'déambule. fais nuit mais j'ai pas peur. j'ai pas peur parce que la nuit c'est la vie. c'est calme y'a personne qui m'les brise. personne parce que les gens il préfèrent fumer, boire, s'droguer, dormir, baiser. alors je continue de faire la somnambule les mains au fond de mes poches trouées. j'ai l'air d'une clodo. mais qu'est-ce j'en ai à foutre d'être pas comme eux ? D'être différente ?
puis ya cette ombre. celle que je vois tous les soirs et que je reconnais.

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Robyne descend de la voiture en enfouissant les quelques billets qu'elle vient de gagner dans son soutif. Un dernier clin d'oeil et la voiture démarre en trombe la laissant sur le troittoir en attente d'un autre client. Elle s'allume une clope. Il fait noir. Les lampadaires bien qu'allumés éclairent à peine la rue. Robyne est habituée, elle n'a pas peur qu'un jack l'éventreur des temps modernes vienne lui arracher les tripes. De toute manière, avant qu'il ne puisse faire un geste, il se retrouvera avec une balle plantée entre les yeux.
Des pas sourds parviennent à ses oreilles. Elle sait déjà à qui ils appartiennent avant même de tourner la tête. Le fantôme. Leurs regards se croisent comme souvent. Elle ne parle jamais. C'est comme si elle n'existait pas. Robyne tire une autre cigarette de son sac et s'approche de la jeune fille fantôme en lui tendant le baton de nicotine.

"T'en veux une?"

Va-t-elle lui répondre? Robyne en doute. Elle n'a jamais entendu le son de sa voix. Peut être même qu'elle est sourde-muette.

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j'marche comme toujours. et comme toujours elle est là. j'ai bien compris son manège. mais je ne la jugerai pas, j'ai rien à dire j'veux juste tracer ma route. puis sa voix brise le silence. elle m'tire de mes pensées. j'reviens à la réalité brutalement, trop brutalement. elle m'tends l'arme du crime. c'ptit truc qui fait des ravages. qui ravage les esprits les coeurs et les corps. elle veut quoi ? ma mort. j'attrape la cigarette tout de même. je la regarde longtemps, longuement et je la jette au sol avec toute la violence que cette chose m'inspire. j'pose mon pied dessus et je l'écrase. voilà ce que je fais aux meurtriers moi. "non merci" ce sont les seuls mots qui parviennent à sortir et emplir le silence qui nous entoure.

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Ouuh! Elle a du caractère la petite. Robyne aimes ça. Non. Elle adore ça. Robyne regarde la pauvre cigarette qui jonche le sol. Quel gaspillage!

"On t'a jamais appris à pas gaspiller?"

Deux mots. Juste deux mots. Sa voix ne colle pas du tout avec sa personnalité. C'est étrange... Robyne tire une taffe et recrache la fumée sur le pâle visage de la jeune fille. Comment elle va réagir? Elle rend Robyne curieuse. Elle a presque l'impression que la jeune fille va s'envoler dans la nuit avec la fumée. Robyne a envie de la provoquer. De voir si elle est vraiment vivante, cette fille.
Alors Robyne se rapproche et lui passe une mèche derrière l'oreille. Ses cheveux sont aussi sauvage qu'elle.

" Comment tu t'appelles, ma jolie?"

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elle persiste. pas la cigarette, la fille. elle est encore là devant moi et moi je n'ai déjà plus envie d'être là devant elle. et elle me parle, elle me dit des choses insensées. je soupire, j'agite le tête, je plisse les yeux. elle pige pas. j'lui aurait bien crié que j'ai gaspillé cette cigarette pour la sauver d'un cancer. mais à quoi bon. a quoi bon user ma salive pour parler dans le vent. ce vent qui emporterait mes paroles avant même qu'elle puisse les comprendre. alors j'incline juste la tête en guise de réponse. on en restera là ? non. elle en rajoute une couche. elle souffle sa fumée sur mon visage. j'reste là, j'bouge pas. "j'tiens à la vie, souffle ailleurs" cette fois si dans le plus grand des calmes j'ai parlé. j'ai parlé pour qu'elle comprenne. qu'elle comprenne le mal aise qu'elle installe. sa présence m'est pas agréable. et puis il y a ses mains. ses mains qu'elle ne sait où mettre, elle vient me recoiffer. j'ouvre à peine la bouche pour me plaindre..encore. mais j'en aurais pas le temps. la voilà, elle attaque de nouveau. "qu'est-ce ça peut te faire ?" emilie ? andréa ? valérie ou erika ? quel qu'il soit mon prénom elle ne le retiendra pas. j'ai l'habitude. mon prénom c'est trois lettres juste trois mais elles glissenr si rapidement dans un bouche qu'elles sont oubliées aussi vites qu'elles sont retenues.

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Robyne rigole. C'est plus fort qu'elle. Elle ne peut pas s'en empêcher. Elle a peur d'attraper un cancer ou quoi?
Elle fait la sauvage. Comme un bébé tigre avec les griffes à peine formés. Elle veut pas dire son nom à Robyne. Quelle importance. Elle a raison.

" Je vais t'appeler fantômette , alors?"

Robyne finit sa cigarette et puis l'écrase sur le sol près de la gaspillée.

" Voilà comme ça tu auras pas de cancer. Mais dis moi qu'est ce qu'une jeune fille comme toi fait dans la rue à cette heure? T'attend un client?"

Robyne en doute fort. Vu comment elle sapée, elle doute qu'un homme voudrait d'elle. Pourtant Fantômette à un petit quelque chose qui pourrait s'avérer existant.

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