BURN A SUNSET

Cian n’a rien de son homophone.
Ses yeux n’ont pas la couleur du ciel, mais plutôt celle d’une vieille tempête qui n’a de cesse de venir s’écraser sur les côtes, couchant les arbres, avalant les hommes, détruisant les plages. Il n’y a qu’à le regarder danser : il ondule en agitant les bras, les paupières marbrées de fatigue et fermées, sa bouche entrouverte dans une respiration étrange. Il prend toute la place, il s’étend comme un lac que rien ne perturbe.

Cian est un électron libre.
Il ne se rattache à rien et surtout à personne. Il gueule sur les toits que c’est lui le plus grand, le plus fort, que rien ne l’atteint, qu’il est imperméable à tout, qu’il a plus de courage que tous les super-héros réunis.

Cian est une particule de poussière.
Il gigote, n’apparaît que sous la lumière (les rayons du soleil, de la lune, les flashs lumineux dans le club) où il tangue hébété, aveuglé. Les autres agitent des mains pour le faire fuir, soufflent dessus pour qu’il disparaisse. Cian est là, toujours, il fait partie du décor, se détache du plafond en tournoyant. Il est si présent que tout le monde finit par
l’oublier.

Cian n’a pas besoin de dormir pour rêver.
Les rêves, il les trouve dans ou à la sortie du club, les heures où la nuit est si noire qu’on ne voit plus les étoiles, quand les hommes titubent dans les rues et qu’on entend des cris étranges dans le quartier. Cian il plonge dans les paradis artificiels, il dit que ça l’aide à vivre mieux, qu’il aime entendre son cœur accélérer et battre si fort et si grand qu’il occupe tout l’espace. Cian il dépose sa carapace dans un coin et devient tout autre, ses yeux ne voient que des explosions de lumières épileptiques.

Cian n’est pas un chic type.
Il entraîne un garçon dans sa chute. C’est de sa faute aussi, il avait ces yeux tristes qui semblaient demander quelque chose. Alors il a tendu la main, l’air de dire suis-moi,  je connais un endroit cool où la tristesse n’existe pas, où il n’y a que des paysages incroyables, des oasis immenses aux grosses fleurs colorées, où le soleil tape si fort qu’on a toujours si chaud et que si on pense suffisamment fort, on peut faire apparaître des mers turquoises et y nager.

   

nuit blanche / inigo montoya
moskva / thylacine
pass this on / the knife
come back and stay / paul young
un nouveau soleil / m83

prénom: kelynn / pseudo: neptunium 237 / localisation : la bretagne / tu fais quoi dans la vie ? : je suis en première année de lettres modernes / un joli mot : astronaute