Darla;
Parfois après une soirée, elle aime à se promener près du lac.
Il est beau.
Il est calme.
Il scintille.
Comme un enfant qui dort.
Darla aime bien les enfants.
Ils ne se compliquent pas la vie.
Dommage qu'ils doivent grandir, eux aussi.
Darla, petit oiseau de nuit, sait qu'elle aurait dû rentrer avant minuit, mais de toute façon personne ne l'aura remarqué.
Elle dira qu'elle a dormi chez Mindy ou Tina.
Le soleil commence à étirer ses rayons, timidement, dans le grand drap-ciel.
L'enfant s'en va.
Son corps se remet en mouvement, ondulant moins violemment qu'au rythme de la musique du club, les bras flottant à l'horizontal, vacillant un peu, ses mèches blondes devant les pupilles.
Elle croit reconnaître le garçon aux chevaux (qu'elle aimerait terriblement embrassé, parce que c'est un prince, c'est sûr, mais il ne se laisse jamais approcher).
Cela dit, elle s'en moque aujourd'hui; l'esprit ailleurs, l'alcool et les
boums circulent toujours dans son système sanguin.
Elle plane un peu, hm.
L'air frais du petit matin caresse sa peau de pêche, la réveille et l'endort à la fois.
Et il y a cette fille sur son chemin, avec des cheveux qui lui donne l'air négligé mais "stylé", enfin vite fait.
Darla, chaton curieux, s'en approche, un peu naïvement, presse un doigt contre l'épaule de l'inconnue.
Elle lui chuchote à l'oreille :
"tu dors ? ou tu es morte ?"Parce que les cadavres ont souvent l'air aussi paisible que s'ils s'étaient simplement assoupis, à ce qu'il paraît.
- :
je me permet